À La Rochelle, les voiliers dansent au gré du vent, mais pour Antoine, ce n’est pas une simple chorégraphie nautique. C’est une discipline, un engagement total et un rêve en ligne de mire : la Mini Transat 2025. Antoine Ouvrard cap sur la Mini Transat 2025 : entre acharnement et passion, ce défi exigeant qu’il prépare avec rigueur depuis plusieurs années.

Deux courses pour affiner les réglages avant la grande course
En 2025, Antoine a choisi un programme de préparation allégé : seulement deux courses, la Pornichet Select et la Mini en Mai. « Ce sont deux courses que je connaissais déjà car j’y ai aussi participé en 2024 », précise-t-il. Ainsi, ce choix, stratégique, vise à concilier navigation et activité professionnelle : « Je travaille toujours à 100 %, et ce sera le cas jusqu’à quelques semaines seulement du départ. »
Ces deux courses comptent parmi les plus relevées du circuit Mini. Elles sont intenses, techniques, et font partie du championnat de France de course au large. Si Antoine y visait les 15 premières places, le vent en a pourtant décidé autrement. « Sur la Mini en Mai, je suis resté coincé dans une bulle de vent très faible pendant que mes concurrents, à moins d’une centaine de mètres continuaient de progresser […] le lendemain la flotte s’est retrouvée coupée en deux laissant le groupe de derrière sur place et anéantissant les chances de rattraper les premiers.» Résultat : une place en milieu de flotte.

L’école de la patience et de l’adaptation pour traverser l’Atlantique
Au-delà des classements, ces épreuves mettent en lumière un exercice mental et physique intense. « Ces courses permettent de fiabiliser le bateau et tous les systèmes que nous mettons en place. Qu’il s’agisse de la gestion de l’énergie à bord ou de la recharge des batteries comme de la gestion de la vie à bord». Antoine évoque avec recul et lucidité l’importance de l’expérience acquise lors de la course Les Sables – Les Açores – Les Sables (SAS), qu’il a courue l’été dernier. « En effet, les courses de saison restent relativement courtes, 4 à 5 jours pour les plus longues contre 12 jours par exemple sur l’aller de la SAS. […] »
De plus, mentalement, c’est un exercice différent qu’Antoine a découvert lors de la transat de l’été dernier. En effet, il a fallu apprendre à ralentir, à faire preuve de patience, et à repenser complètement la manière d’aborder la course.
D’un autre côté, le corps suit une autre logique : « On s’entraîne toute l’année avec les autres skippers rochelais. On fait du renforcement musculaire spécifique pour les efforts en déséquilibre, typiques de la navigation. »
Travailler à 100 % tout en préparant une transat : un équilibre délicat
Préparer la Mini Transat sans mettre entre parenthèses sa carrière professionnelle ? C’est le choix – audacieux – qu’a fait Antoine. Et il ne le regrette pas. « Pour commencer tous mes congés passent dedans, je n’ai pas pris de vrais vacances depuis 3 ans, lorsque je ne suis pas au travail je suis sur le bateau, en navigation, entraînement ou bien sur le village départ à préparer la course. »
Mais il peut aussi compter sur le soutien de son employeur, qui est aussi son partenaire principal dans l’aventure. «[…] mes absences sont donc prévues au calendrier de l’entreprise et cela me permet de participer à des courses et à quelques entraînements en semaine. »
Le télétravail à 100 % joue aussi en sa faveur : il est à quelques minutes à vélo du port. « Une fois l’ordi fermé, je suis au port en cinq minutes à vélo. »
Un été capital avant la traversée
Dorénavant, Antoine est entré dans une nouvelle phase : la mise en configuration pour la transat. « Il faut anticiper toutes avaries potentielles pouvant se produire te la manière de les résoudre le plus rapidement possible et avec le moins de matériel possible. »
Les entraînements à venir seront exigeants : longues sorties en mer dans le golfe de Gascogne, simulations de panne, montées au mât, gestion de la navigation sans météo fine…

Apprivoiser la frustration, se recentrer, rester en mouvement
Mais au-delà de la technique, la Mini Transat, c’est aussi une aventure intérieure. En effet, lors des dernières courses, Antoine a dû affronter la frustration de ne pas avancer. Celle-ci a dû être apprivoisée, et des phrases motivantes seront inscrites sur la coque afin de maintenir le cap mental.
Il a aussi appris à mieux occuper les longues heures de navigation : musique, podcasts, livres, nourriture réconfortante… chaque détail compte.

Et après ? Le large, toujours
Finalement, c’est quoi l’après-Mini Transat ? Antoine n’y pense pas encore. Une chose est sûre, il ne compte pas ranger son ciré de si tôt. « Je continuerai à naviguer, mais peut-être différemment. En loisir. Pour le plaisir. »
La Mini Transat n’est pas une fin. C’est un cap, une ligne de vie, un horizon.

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